„L’armée européenne“: l’étape manquée de l’intégration 1952-1954

Texte intégral

L’«armée européenne» : la CEE

L'entrée de l'Allemagne de l'Ouest dans le système d'alliance militaire était déjà prévue par l'accord passé le 22 novembre 1949 entre les hauts commissaires des puissances occidentales et Adenauer. En septembre 1950, les ministres des Affaires étrangères des puissances occidentales confirmèrent cette intention lors d'un congrès à New York et décidèrent d'autoriser l'Allemagne de l'Ouest à former ses premières unités militaires, agréant ainsi formellement la remilitarisation de l'Allemagne de l'Ouest. Suite à la conférence de New York fut créé en Allemagne de l'Ouest le service « Bureau Blank », précurseur du futur ministère de la Guerre de l'Allemagne de l'Ouest.

Parallèlement l'Allemagne de l'Ouest vit à cette époque l'émergence de nombreuses associations militaires revanchistes. D'anciens généraux d'Hitler, tels que Guderian, Halder, von Manteuffel, Speidel, ainsi que les anciens commandants SS Hauser et Steiner, revendiquaient publiquement la révision des procès de Nuremberg. Par la suite, ils se rangeront du côté des Américains dans leur combat contre le communisme.

Le 15 février 1951, des négociations commencèrent à Paris, avec la participation de l'Allemagne de l'Ouest, concernant la création d'une « armée européenne », qui fut plus tard connue à travers le projet d' une « Communauté européenne de défense » (CED) (voir p. 146).

En mars 1951, le parlement allemand adopta la loi sur la police fédérale allemande pour la protection des frontières. À l'époque, 140 000 hommes étaient sous les armes, sous couvert de former un corps de police. Tout comme la police fédérale pour la protection des frontières, ils formaient la réserve de cadres de la future armée de l'Allemagne de l'Ouest, dont les officiers et sous-officiers avaient pour la plupart appartenu à l'armée fasciste.

Traduction : Lorène Pastore